http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/le-general-benoit-puga-quitte-l-elysee-02-07-2016-2051353_53.php
C'est fait !
Comme c'était attendu depuis plusieurs semaines, le départ du général Benoît Puga de son poste de chef de l'état-major particulier de la présidence (CEMP) de la République a été officialisé samedi matin au Journal officiel.
Son départ sera effectif le 6 juillet. Saint-cyrien ayant choisi la Légion étrangère, parachutiste, ancien chef du commandement des opérations spéciales, ancien sous-chef opérations à l'état-major des armées et ancien directeur du renseignement militaire, Benoît Puga a une expérience opérationnelle considérable qui avait en son temps séduit Nicolas Sarkozy.
Il le nomma à ses côtés en mars 2010.
Inimitié chez Le Drian
Puga illustre aussi les limites de l'influence de Jean-Yves Le Drian : lors de son arrivée au ministère de la Défense, il tenait le départ du général pour acquis.
Concrètement, ce dernier devait – dans les rêves du ministre – assurer jusqu'en septembre ou octobre 2012 la mise en œuvre du départ des forces françaises d'Afghanistan.
Dans les faits, cet officier nommé par Nicolas Sarkozy a dans des circonstances très particulières si bien fait l'affaire auprès de François Hollande que ce dernier a choisi de le conserver à son poste.
Pourquoi cet officier de tradition a-t-il séduit le président socialiste ?
« C'est tout simple, répond un homme qui les connaît tous les deux, il le rassure.
Il lui dit que ça va être dur, mais qu'avec leur bite et leur couteau les gars vont y arriver ! »
De fait, Puga a pris en main une part croissante de la relation entre les armées et la présidence, singulièrement sur les aspects opérationnels.
Début 2013, lors des premières semaines de l'opération Serval au Mali, la Défense et l'état-major des armées se sont indignés que Puga transmette directement des ordres, soi-disant au nom de François Hollande, sur le terrain aux colonels à la tête de leurs troupes.
D'autres étonnements sont intervenus, par exemple quand des parlementaires s'adressant à François Hollande sur tel aspect de la politique de défense recevaient une réponse signée du président et rédigée par Puga.
Faut-il s'en indigner ?
Dans notre République, le chef de l'État est aussi chef des armées.
Il dispose de ce fait à ses côtés d'un chef d'état-major particulier qui – avec une poignée d'officiers de haut vol – traite notamment les questions nucléaires.
Mais aussi les cas non conformes, les ires délicates, les missions et opérations secrètes.
Le poste est hypersensible, exigeant doigté, finesse et autorité.
La relation entre le CEMP et le président dépend essentiellement de la confiance que le premier des Français accorde à son principal conseiller militaire.
Tous les cas sont possibles, mais Benoît Puga fait vraiment figure de personnage très singulier.
Traité avec acrimonie d'« abbé de cour » et de « courtisan » au cabinet du ministre de la Défense, il est aussi – sans doute pas par hasard – l'officier général qui sera resté le plus longtemps CEMP sous la Ve République. Nommé par Sarkozy, il quitte ses fonctions plus de six ans plus tard.
Il est attendu à la grande chancellerie de la Légion d'honneur, bien que cette nomination n'ait pas été officiellement confirmée.
En toute logique, le successeur de Benoît Puga à l'état-major particulier devrait être l'actuel chef d'état-major de la marine nationale, l'amiral Bernard Rogel. Jamais un général d'armée avec cinq ans de grade n'a été nommé à l'Élysée et, si cette nomination devient effective, ce sera une grande première.
Elle indique assez ce que le chef de l'État attend de ce collaborateur essentiel dans les derniers mois de son mandat : expérience, autorité et calme des vieilles troupes.
Il se dit dans les milieux militaires que Bernard Rogel, prolongé d'un an à son poste en 2015, n'attendait pas la proposition de François Hollande et qu'il a hésité entre cette flatteuse marque de confiance et la recherche d'un mandat électif dans le Finistère lors des prochaines échéances électorales.
Comme c'était attendu depuis plusieurs semaines, le départ du général Benoît Puga de son poste de chef de l'état-major particulier de la présidence (CEMP) de la République a été officialisé samedi matin au Journal officiel.
Son départ sera effectif le 6 juillet. Saint-cyrien ayant choisi la Légion étrangère, parachutiste, ancien chef du commandement des opérations spéciales, ancien sous-chef opérations à l'état-major des armées et ancien directeur du renseignement militaire, Benoît Puga a une expérience opérationnelle considérable qui avait en son temps séduit Nicolas Sarkozy.
Il le nomma à ses côtés en mars 2010.
Inimitié chez Le Drian
Puga illustre aussi les limites de l'influence de Jean-Yves Le Drian : lors de son arrivée au ministère de la Défense, il tenait le départ du général pour acquis.
Concrètement, ce dernier devait – dans les rêves du ministre – assurer jusqu'en septembre ou octobre 2012 la mise en œuvre du départ des forces françaises d'Afghanistan.
Dans les faits, cet officier nommé par Nicolas Sarkozy a dans des circonstances très particulières si bien fait l'affaire auprès de François Hollande que ce dernier a choisi de le conserver à son poste.
Pourquoi cet officier de tradition a-t-il séduit le président socialiste ?
« C'est tout simple, répond un homme qui les connaît tous les deux, il le rassure.
Il lui dit que ça va être dur, mais qu'avec leur bite et leur couteau les gars vont y arriver ! »
De fait, Puga a pris en main une part croissante de la relation entre les armées et la présidence, singulièrement sur les aspects opérationnels.
Début 2013, lors des premières semaines de l'opération Serval au Mali, la Défense et l'état-major des armées se sont indignés que Puga transmette directement des ordres, soi-disant au nom de François Hollande, sur le terrain aux colonels à la tête de leurs troupes.
D'autres étonnements sont intervenus, par exemple quand des parlementaires s'adressant à François Hollande sur tel aspect de la politique de défense recevaient une réponse signée du président et rédigée par Puga.
Faut-il s'en indigner ?
Dans notre République, le chef de l'État est aussi chef des armées.
Il dispose de ce fait à ses côtés d'un chef d'état-major particulier qui – avec une poignée d'officiers de haut vol – traite notamment les questions nucléaires.
Mais aussi les cas non conformes, les ires délicates, les missions et opérations secrètes.
Le poste est hypersensible, exigeant doigté, finesse et autorité.
La relation entre le CEMP et le président dépend essentiellement de la confiance que le premier des Français accorde à son principal conseiller militaire.
Tous les cas sont possibles, mais Benoît Puga fait vraiment figure de personnage très singulier.
Traité avec acrimonie d'« abbé de cour » et de « courtisan » au cabinet du ministre de la Défense, il est aussi – sans doute pas par hasard – l'officier général qui sera resté le plus longtemps CEMP sous la Ve République. Nommé par Sarkozy, il quitte ses fonctions plus de six ans plus tard.
Il est attendu à la grande chancellerie de la Légion d'honneur, bien que cette nomination n'ait pas été officiellement confirmée.
En toute logique, le successeur de Benoît Puga à l'état-major particulier devrait être l'actuel chef d'état-major de la marine nationale, l'amiral Bernard Rogel. Jamais un général d'armée avec cinq ans de grade n'a été nommé à l'Élysée et, si cette nomination devient effective, ce sera une grande première.
Elle indique assez ce que le chef de l'État attend de ce collaborateur essentiel dans les derniers mois de son mandat : expérience, autorité et calme des vieilles troupes.
Il se dit dans les milieux militaires que Bernard Rogel, prolongé d'un an à son poste en 2015, n'attendait pas la proposition de François Hollande et qu'il a hésité entre cette flatteuse marque de confiance et la recherche d'un mandat électif dans le Finistère lors des prochaines échéances électorales.