http://www.lamanchelibre.fr/actualite-208773-calvados-leon-gautier-dernier-normand-du-commando-kieffer-fete-ses-94-ans.html
Il avait 17 ans en 1940.
Léon Gautier est l'un des cinq derniers survivants du commando Kieffer, une unité composée uniquement de Français, ayant débarqué le 6 juin 1944.
Il habite à Ouistreham (Calvados), non loin de la plage où il a débarqué.
Il souffle ce jeudi 27 octobre 2016 sa 94e bougie.
A Ouistreham (Calvados), tout le monde le connaît : "Vous allez voir Monsieur Gautier?"
Il faut dire que l'ancien combattant paye de sa personne, et ne se défile jamais lorsqu'il s'agit de témoigner.
Il habite une petite maison, à quelques centaines de mètres de la plage de Ouistreham, où il a débarqué le 6 juin 1944.
Il fête en ce jeudi 27 octobre 2016 son 94e anniversaire.
Engagé à 17 ans
"J'habitais en Bretagne.
Nous nous sommes installés ici avec mon épouse, car nous faisions souvent le déplacement pour témoigner, à la demande des maires ou des écoles.
C'était plus simple", raconte Léon Gautier.
Mais revenons à la guerre.
Nous sommes en 1940.
La France s'enfonce dans la débâcle.
Léon Gautier a alors 17 ans.
Son choix est net, évident.
"Je suis né après la Première guerre mondiale.
On en a toujours entendu parler.
Nous avions la haine de l'Allemagne".
Il s'embarque sur le Courbet, le dernier bateau à avoir quitté la France.
En Angleterre, il apprend la formation d'une armée, avec De Gaulle, à la radio.
Pas question de rester dans le camp où il était parqué avec ses camarades.
"Nous avons foutu le camp, et je suis arrivé chez De Gaulle le 13 juillet 1940".
Il est d'abord embarqué sur un navire de commerce, le Gallois.
Il garde un souvenir pénible de son premier convoi.
"Au retour, nous avons été attaqués.
Des bateaux coulaient, et ceux qui étaient dans l'eau savaient que nous n'avions pas le droit de nous arrêter".
Le Gallois était une cible trop petite.
Il s'engage ensuite sur le sous-marin Surcouf, dont il débarque en janvier 1941, puis dans les fusiliers marins, avec lesquels il fait les coups de feu au Liban.
C'est là-bas qu'il entend que l'on demande des volontaires pour les commandos.
Il retourne en Angleterre, où il suit la sélection, puis l'entraînement des commandos.
Le jour J
Vient alors le grand jour.
"Nous embarquons le 5 juin.
Nous retrouvons l'armada à 22h30.
Nous avions bien conscience de l'importance de l'événement.
Nous nous disions : "Demain matin, ce sera la France.
On va rentrer chez nous !"".
La journée passe à une vitesse folle.
"Nous débarquons en tête à 7h20.
Nous devions prendre la plage, Sword Beach, puis Ouistreham.
A 11h30, les objectifs sont atteints.
Nous retournons prendre nos sacs et nous arrivons à 17h30 à Pégasus Bridge.
Puis nous creusons nos premières tranchées à Amfreville".
La suite ?
Des attaques vers l'intérieur.
Le commando termine sa folle campagne à Saint-Maclou (Eure), après 78 jours de combats sans relève.
A cette date, seuls 24 d'entre eux n'ont pas été blessés.
Il se blesse malencontreusement en Angleterre.
Arrive la fin de la guerre.
Il est démobilisé en août 1945.
Commence alors une seconde vie, durant laquelle il reprendra son métier de carrossier.
"Il fallait se débrouiller après la Libération.
Mais tous ceux du commando étaient courageux : ils s'en sont sortis".
Un passeur d'histoire
Aujourd'hui, comme depuis des années, il témoigne :
"Il faut rappeler aux jeunes ce qui s'est passé.
Je reçois des groupes de jeunes, je donne des conférences.
Il faut qu'ils sachent que la liberté coûte cher.
Ils sont souvent surpris, mais ils sont très attentifs, même si la France n'est plus celle de ma jeunesse : les gens ne vivent plus de la même façon, on est dans le chacun pour soi", regrette-t-il.
Il raconte son épopée devant des groupes toutes les semaines, ou presque.
Et sait se faire convaincant.
"Si c'était à refaire, je le referais".
Une leçon d'espérance bienvenue.
Il avait 17 ans en 1940.
Léon Gautier est l'un des cinq derniers survivants du commando Kieffer, une unité composée uniquement de Français, ayant débarqué le 6 juin 1944.
Il habite à Ouistreham (Calvados), non loin de la plage où il a débarqué.
Il souffle ce jeudi 27 octobre 2016 sa 94e bougie.
A Ouistreham (Calvados), tout le monde le connaît : "Vous allez voir Monsieur Gautier?"
Il faut dire que l'ancien combattant paye de sa personne, et ne se défile jamais lorsqu'il s'agit de témoigner.
Il habite une petite maison, à quelques centaines de mètres de la plage de Ouistreham, où il a débarqué le 6 juin 1944.
Il fête en ce jeudi 27 octobre 2016 son 94e anniversaire.
Engagé à 17 ans
"J'habitais en Bretagne.
Nous nous sommes installés ici avec mon épouse, car nous faisions souvent le déplacement pour témoigner, à la demande des maires ou des écoles.
C'était plus simple", raconte Léon Gautier.
Mais revenons à la guerre.
Nous sommes en 1940.
La France s'enfonce dans la débâcle.
Léon Gautier a alors 17 ans.
Son choix est net, évident.
"Je suis né après la Première guerre mondiale.
On en a toujours entendu parler.
Nous avions la haine de l'Allemagne".
Il s'embarque sur le Courbet, le dernier bateau à avoir quitté la France.
En Angleterre, il apprend la formation d'une armée, avec De Gaulle, à la radio.
Pas question de rester dans le camp où il était parqué avec ses camarades.
"Nous avons foutu le camp, et je suis arrivé chez De Gaulle le 13 juillet 1940".
Il est d'abord embarqué sur un navire de commerce, le Gallois.
Il garde un souvenir pénible de son premier convoi.
"Au retour, nous avons été attaqués.
Des bateaux coulaient, et ceux qui étaient dans l'eau savaient que nous n'avions pas le droit de nous arrêter".
Le Gallois était une cible trop petite.
Il s'engage ensuite sur le sous-marin Surcouf, dont il débarque en janvier 1941, puis dans les fusiliers marins, avec lesquels il fait les coups de feu au Liban.
C'est là-bas qu'il entend que l'on demande des volontaires pour les commandos.
Il retourne en Angleterre, où il suit la sélection, puis l'entraînement des commandos.
Le jour J
Vient alors le grand jour.
"Nous embarquons le 5 juin.
Nous retrouvons l'armada à 22h30.
Nous avions bien conscience de l'importance de l'événement.
Nous nous disions : "Demain matin, ce sera la France.
On va rentrer chez nous !"".
La journée passe à une vitesse folle.
"Nous débarquons en tête à 7h20.
Nous devions prendre la plage, Sword Beach, puis Ouistreham.
A 11h30, les objectifs sont atteints.
Nous retournons prendre nos sacs et nous arrivons à 17h30 à Pégasus Bridge.
Puis nous creusons nos premières tranchées à Amfreville".
La suite ?
Des attaques vers l'intérieur.
Le commando termine sa folle campagne à Saint-Maclou (Eure), après 78 jours de combats sans relève.
A cette date, seuls 24 d'entre eux n'ont pas été blessés.
Il se blesse malencontreusement en Angleterre.
Arrive la fin de la guerre.
Il est démobilisé en août 1945.
Commence alors une seconde vie, durant laquelle il reprendra son métier de carrossier.
"Il fallait se débrouiller après la Libération.
Mais tous ceux du commando étaient courageux : ils s'en sont sortis".
Un passeur d'histoire
Aujourd'hui, comme depuis des années, il témoigne :
"Il faut rappeler aux jeunes ce qui s'est passé.
Je reçois des groupes de jeunes, je donne des conférences.
Il faut qu'ils sachent que la liberté coûte cher.
Ils sont souvent surpris, mais ils sont très attentifs, même si la France n'est plus celle de ma jeunesse : les gens ne vivent plus de la même façon, on est dans le chacun pour soi", regrette-t-il.
Il raconte son épopée devant des groupes toutes les semaines, ou presque.
Et sait se faire convaincant.
"Si c'était à refaire, je le referais".
Une leçon d'espérance bienvenue.